Dysfonction érectile, éjaculation précoce…

Soirée de formation sur la prise en charge des troubles sexuels en médecine générale

Expert : Gilbert Bou Jaoude

Ejaculation précoce

L’éjaculation prématurée est la plus fréquente des dysfonctions sexuelles masculines. La meilleure définition du trouble tient compte des critères subjectifs du couple, à savoir l’insatisfaction que ce trouble génère chez au moins un des deux membres du couple. La cause la plus fréquente est l’incapacité à gérer l’excitation sexuelle, les facteurs étiologiques étant d’ordre fonctionnel.

Pour en savoir plus : L’éjaculation prématurée Prise en charge

Le traitement sexologique de l’éjaculation prématurée s’impose lorsqu’il y a incapacité à gérer l’excitation sexuelle (cause la plus fréquente). Une psychothérapie ou une thérapie de couple est indiquée lorsque la cause tient dans l’existence de troubles psychologiques ou relationnels. Les traitements pharmacologiques (antidépresseur, anesthésiant) peuvent être utilisés conjointement ou en alternative aux traitements non médicamenteux ou encore en cas d’échec de ceux-ci.

Pour en savoir plus : L’éjaculation prématurée Définition et étiologie

Dysfonction érectile

Il est recommandé de rechercher systématiquement les antécédents ou les symptômes orientant vers une pathologie organique, mais aussi vers des problèmes psychologiques, susceptibles de déclencher ou d’aggraver une dysfonction érectile et pouvant bénéficier d’un traitement spécifique :

– antécédents abdomino-pelviens : chirurgie, irradiation, traumatisme,

– diabète : l’état de son équilibration et l’existence d’autres complications éventuelles (rétinopathie, neuropathie des membres inférieurs…)

Facteurs de risque cardio-vasculaires : Il est fortement recommandé au médecin de recueillir des renseignements sur l’état cardio-vasculaire car la DE, peut être le seul motif de consultation chez des hommes par ailleurs asymptomatiques, L’existence d’une dysfonction érectile associée à au moins 3 facteurs de risque cardio-vasculaire doit orienter le patient vers un avis cardiologique

– surcharge pondérale, et notamment l’obésité abdominal (périmètre abdominal 102 cm chez l’homme)

– sédentarité, (absence d’activité physique soutenue d’une durée de 30 minutes consécutives au moins deux fois par semaine)

– facteurs psycho-sociaux (stress professionnel ou autres ….)

– tabagisme,

– HTA, syndrome métabolique,

– autres maladies cardiaques (angor, insuffisance cardiaque, etc),

– dyslipidémie, – affections neurologiques (maladie de Parkinson, sclérose en plaques séquelles de traumatisme médullaire, …)

– existence de troubles mictionnels, en rapport le plus souvent au-delà de 50 ans avec une hypertrophie bénigne de la prostate,

– une endocrinopathie, liée de façon beaucoup plus rare à une DE (hypo ou hyperthyroïdie, adénome à prolactine, déficit androgénique connu…)

– pathologies chroniques : hépatiques, rénales

– des troubles du sommeil (apnées du sommeil, insomnie…) pouvant altérer la fonction érectile et dont l’existence est à connaître avant tout traitement d’un déficit androgénique associé à la DE;

Il est recommandé d’établir une liste exhaustive de tous les traitements pris par le patient, afin de rechercher ceux susceptibles d’avoir une action délétère sur la fonction érectile, même si le niveau de preuves est faible et la responsabilité d’un traitement donné est souvent surestimée, (y compris avec les antihypertenseurs).

Il est recommandé de rechercher des signes évocateurs de déficit androgénique

Traitement de la Dysfonction érectile

Pour en savoir plus :  Le traitement des troubles de l’érection en 2012

 Pour en savoir beaucoup plus : Recommandations aux médecins généralistes pour la prise en charge de première intention de la dysfonction érectile

Adolescent

Nombreuses sont les études qualitatives et quantitatives sur la sexualité des adolescents. Cet article propose une sélection de quelques données récentes qui ouvrent des voies à des démarches éducatives et interroge un certain nombre de difficultés en matière d’éducation à la sexualité.

Se référer à Éducation à la sexualité, de l’intime au social

Libido féminine

Premièrement, il faut déterminer si la femme souffre réellement d’une faible libido ou si elle a tout simplement des besoins différents de ceux de son partenaire. Si elle a envie de faire l’amour au moins toutes les deux semaines, le problème est simplement attribuable à un écart d’appétence sexuelle, et il faudrait peut-être qu’elle consulte avec son partenaire. Il n’est pas plus logique de dire que la femme souffre d’une faible libido que de dire que l’homme a une libido « trop élevée ».

Deuxièmement, il faut écarter les causes médicales, notamment l’hypo- ou l’hyperthyroïdie, l’hyperprolactinémie, l’insuffisance de testostérone chez les femmes ménopausées (des recherches effectuées récemment révèlent que certaines femmes en préménopause peuvent aussi avoir un faible taux de testostérone, mais cela n’est pas aussi fréquent qu’on le dit dans certaines émissions-débats populaires), la dépression et la fatigue attribuable à des causes médicales.

Les causes les plus fréquentes d’une faible libido chez les femmes sont la tension, la fatigue et les problèmes relationnels. Les femmes SONT différentes des hommes : le sexe est pour ceux-ci un moyen de se détendre, tandis que la plupart des femmes ont besoin de se détendre avant de faire l’amour. Les hommes peuvent se disputer avec leur partenaire et avoir quand même envie d’avoir des rapports sexuels; après une dispute, généralement, les femmes ont besoin d’une pause avant de pouvoir se rapprocher de leur partenaire. Si la patiente vous dit que son couple va bien, demandez-lui comment elle et son partenaire règlent leurs différends; s’ils ne le font pas, ils pourraient exprimer leur ressentiment dans la chambre à coucher. Demandez-lui si elle connaît ses préférences sur le plan sexuel et si elle est capable d’exprimer ses désirs à son partenaire. Certaines femmes pensent que l’homme sait ce qui les excite; encouragez vos patientes à être responsables de leur propre plaisir sexuel.

Demandez à la patiente de vous décrire une journée typique. Si elle travaille sans s’arrêter du matin jusqu’au soir, elle n’aura sûrement ni l’envie ni l’énergie de faire l’amour le moment venu de se coucher; ce ne sera pour elle qu’une corvée de plus. Dites-lui qu’il faudrait peut-être qu’elle planifie des moments d’intimité avec son partenaire. Cette idée n’est pas toujours bien acceptée car les gens estiment que faire l’amour est un acte spontané qui ne se planifie pas. Malheureusement, si nous ne planifions pas certaines activités de nos jours, nous n’aurons jamais le temps de les réaliser. Le sexe compte beaucoup dans une relation et il mérite qu’on y consacre autant d’attention qu’à d’autres éléments de notre vie.

Source

Approche sociocognitive du désir sexuel

Pour en savoir plus : SEXUALITE NORMALE ET PATHOLOGIQUE

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